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Corrigé Moscou

Exercices :




Question 1.

L’intégration de la Russie dans le processus de mondialisation peut s’appuyer sur :

- la mise en tourisme du territoire notamment dans le Caucase (pour les sports d’hiver) et sur les littoraux de la Mer noire. Les Jeux Olympiques à Sotchi en 2014 et de la Coupe du monde de football en 2018 s’inscrivent dans la volonté des autorités russes de développer l’attractivité touristique.

- l’aménagement des grands ports dans la Baltique, en Extrême-orient, sur la Mer Noire et aujourd’hui dans l’Arctique pour profiter de « la nouvelle route maritime du nord-est ». Les différents aménagements s’accompagnent de projets industriels avec l'ouverture de ZES (Zones Économiques Spéciales - zones franches) suivant en partie le modèle chinois.

- l’aménagement de centres financiers et économiques comme Moskva-City.

- le développement du potentiel scientifique du pays (par exemple pour l’aérospatiale, l’industrie militaire ou l’informatique) au travers des zones d’innovation scientifique autour des grandes villes et des métropoles.

- l’exploitation des richesses minières et énergétiques du pays avec l’ouverture de nouveaux gazoducs depuis la Sibérie vers l’Union Européenne ou la Chine ainsi que des usines de liquéfaction du gaz (GNL). C’est la prédation de l’immensité russe et arctique qui est au cœur de l’insertion du pays dans le processus de mondialisation.


Question 2.

L’intégration participe en Russie à la hiérarchisation, aux dynamiques et à la déprise des différents territoires.

- Le dynamisme se concentre comme ailleurs dans la mondialisation sur dans métropoles particulièrement Moscou et sa région urbaine et Saint-Pétersbourg. Cette dernière métropole est particulièrement valorisée parce qu’elle est en situation frontalière avec l’Union européenne. Les frontières sont aussi valorisées à l’ouest comme à l’est autour de Vladivostok. Enfin, les gisements, espaces de prédation en Sibérie par exemple, sont aussi au cœur des dynamiques de l’espace russe, comme un front pionnier permanent qui se rapproche du monde arctique. Le centre d’affaires, la cité scientifique, la zone franche frontalière et portuaire, le gisement sont les lieux qui connectent la Russie à la mondialisation et explique sa (ré)émergence.

C’est une inversion du territoire par rapport à l’ancien modèle de développement issu de l’époque soviétique. L’axe reliant Moscou - Kazan - Tomsk - Vladivostok le long du BAM (autrement appelé Magistrale Baïkal-Amour, ligne ferroviaire traversant la Sibérie et l’extrême-orient russe) apparaît aujourd’hui comme l’un des moins dynamiques avec un IDH inférieur à 0,85. Peu de projets de développement le concernent. Les métropoles, souvent millionnaires, sont en déprise et encore très fortement marquées par l'industrie lourde. Le Caucase (délaissé et en situation de conflits depuis plusieurs décennies) et les régions rurales autour de Moscou et proches de la frontière biélorusse présentent aussi un retard de développement. Comme partout le processus de mondialisation recompose rapidement les territoires de la Russie.


Question 3.

L’État russe est l’acteur principal souvent hégémonique de l'intégration de la Russie à la mondialisation. Il s'appuie sur des FTN appartenant en majorité à l’État (comme Gazprom dans l’énergie ou Rusal dans l'aluminium). Les élites, oligarques, possédant les grandes entreprises de l’énergie et des industries lourdes participent à l’intégration de la Russie dans la mondialisation.

Les acteurs étrangers - État, FTN, ONG - sont le plus souvent limités ou quasiment interdits en Russie. Le pouvoir russe (ou les pouvoirs russes) cherche à organiser et contrôler les liens du pays et de la société avec le monde.


Question 4.

Les marges territoriales sont un enjeu majeur pour le gouvernement russe d’autant plus qu’il s’agit soit d’anciennes républiques de l’ex-URSS, soit des pays « frères » anciens membres du bloc de l’Est soit de puissances anciennes et hostiles / concurrentes.

À l’ouest, face à l’Union européenne, elle cherche à contrôler la Biélorussie, État vassal, et à « intimider » les pays baltes tout en contrôlant son accès à la mer Baltique. L’Ukraine s’est opposée à sa vassalisation ce qui explique la volonté de Moscou de soutenir les opposants des milices du Donbass et l'annexion de la Crimée.

Au sud, les stratégies sont les mêmes dans une région considérée comme stratégique et vitale pour Moscou. D’un côté, la Russie investit massivement pour développer le tourisme et intégrer cette périphérie économiquement (comme à Sotchi, mais aussi à Kaliningrad ou Vladivostok) et d’un autre, elle mène une politique de « vassalisation - contrôle » des républiques autonomes comme au Daguestan ou en Tchétchénie. Au delà de ses frontières, la Russie exerce son autorité y compris par la guerre directe (Ukraine) et/ou par le soutien à des États sécessionnistes (Abkhazie, Transnistrie …). Dans le même temps, le Kremlin se rapproche des puissances hostiles / concurrentes comme la Turquie et l’Iran pour sécuriser ses marges.

À l’est enfin, la Russie se trouve face à l’immense puissance chinoise et au Japon (et face à l’inconnue nord-coréenne). La politique menée associe alors des alliances politiques et économiques (au moins avec la Chine) et la volonté de s’intégrer (de s’ouvrir) pour bénéficier du développement économique rapide de l’Asie de l’Est.


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